Si une bonne partie de la communauté scientifique et des organisations écologistes avaient préféré une entente contraignante, les instances politiques se félicitent quant à elles d’avoir littéralement arraché une entente in extremis à Lima en décembre 2014.
Lima c’est finalement un accord de principe avec des cibles de réduction de GES non chiffrées qui pave la voie à la conférence de Paris en 2015. C’est donc à Paris dans un an que 196 pays devraient s’entendre sur des objectifs et un calendrier de réduction concrets pour les années à venir, un nouveau Kyoto, auquel, idéalement, tous adhéreraient.
Les membres de l’ONU ont donc convenu de s’attaquer au GES. Les uns souhaitant un calendrier et des objectifs de réduction fermes, les autres voulant que leurs efforts d’adaptation au climat soient reconnus comme une mesure d’atténuation des GES. Dans les faits, ça veut dire que certains pays auront des cibles de réduction réelles beaucoup plus faibles, voire inexistantes, puisqu’ils ont réussi à faire reconnaître le ralentissement de leur production de GES en tant qu’effort de réduction, ce qui signifie qu’au net, la production de GES va continuer d’augmenter dans certains pays.
Pour les scientifiques qui réclament une réduction de l’ordre de 40 à 70 % d’ici à 2050, on est loin du compte. Sur le plan politique par contre, il s’agit d’un tour de force. Un compromis réunissant 196 pays sur un sujet aussi délicat c’est du rarement vu. Les Américains ont d’ailleurs dit préférer quitter le Pérou avec un compromis qui pourra être renforcé en cours d’année, plutôt que sur un échec.
La politique et les intérêts économiques semblent donc encore une fois avoir eu raison de la science. En observant la gravité des effets pervers annoncés, on est en droit de se demander ce qu’il faudra à l’humanité pour qu’elle finisse par obéir à la raison de ses savants.
Pour mieux comprendre :
Images d’animaux menacés par les changements climatiques sur le site Rianovosti
Dossier sur le réchauffement climatique du site spécialisé Futura-sciences
Impacts climatiques prévus sur Montréal d’ici à l’an 2050 par le groupe de recherche Ouranos
Solutions concrètes pour le Canada proposées par un groupe de scientifique entrevue radiophonique avec la biologiste Catherine Potvin de l’université McGill.