Ils m’étaient toujours apparus assez médiocres, insipides, voire insignifiants. En réalité, je les considérais comme plus ou moins superflus. Pour la version en feuilles, c’était encore pire. Elle occupait généralement une place démesurée par rapport à son statut et surtout à son importance épicurienne. On l’aurait volontiers remplacé par des choses plus intéressantes, plus agréables pour le corps et l’esprit. Dans toute bonne famille, frites, bavette et sauce doivent habituellement se faire petites devant les légumes et face à ce monstre appelé salade qui occupe trop souvent la moitié de l’assiette. Pas de négociation possible, c’est bon pour la santé comme disait l’autre.
Si je parle à l’imparfait c’est que c’est le point de vue que j’avais de la chose végétale il n’y a pas si longtemps. Il a bien changé depuis que je l’ai rencontrée. Elle qui, entre deux concepts architecturaux, passait des heures à désherber son potager, à s’émerveiller de la moindre poussée de croissance de ses végétaux comme une petite fille dans un magasin de bonbons et surtout, à imaginer et à concocter des salades que quelqu’un qui n’a que la crémeuse ou la traditionnelle de St-Hubert comme référence, ne peut imaginer et n’a surtout jamais eu le divin bonheur de goûter.
Les salades
Pousses de toutes sortes, racines de persil, juliennes de betteraves jaunes et rouges, radicchio, panais et carottes du potager (rien à voir avec ce que l’on achète dans les grandes surfaces) fruits et noix variés, fines herbes fraîches, le tout rehaussé de vinaigrettes dont elle seule a le secret. Elle y ajoute un peu de thon ou de chorizo coupé en dés et voilà! un pur délice, équilibré, nourrissant, coloré et nutritif. Ai-je réellement écrit ça? Moi qui étais plutôt du genre bavette-frites, frites sauce, tartares et pâtes. Était… j’ai bien dit.
La muse des champs allait aussi m’amener à revoir beaucoup d’autres choses, particulièrement les joies sans fin de la culture maraîchère, les nombreux parallèles qui existent entre l’urbanité et la ruralité, entre les travaux manuels et ceux de l’esprit, entre les rythmes urbains et ceux de la campagne, entre la sagesse des agriculteurs et la sagacité des esprits éduqués, tout cela dans un formidable retour au bonheur simple, mais oh, combien satisfaisant.
En attendant la suite
Ce sont ces contrastes et les réflexions profondes qu’ils suscitent chez-moi que je vous propose de découvrir au fil des billets de ce blogue qui mettra également de l’avant des contenus et des références pertinentes à la vie rurale et aux initiatives qui en favorisent l’épanouissement et la durabilité.
Bonne lecture
Se souvenir d’où nous venons et mettre à profit tout ce que l’éducation nous a apporté nous permettra un retour à l’équilibre entre l’agriculture et la vie urbaine